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Quitter harnais

Quitter le harnais de nos nuits la presse de nos jours de nos villes de chaises vides de bancs abandonnés de corps dont l'armature n'a plus que nom plus que regards et creux et morts et attablés devant des verres vides des vides sans échos marcher se lever chaque matin plus que la veille marcher comme s'il fallait renaître naître déjà aurait été bien suffisant mais quoi que faire de plus plier se déplier ouvrir chaque volet comme le dernier guetter là-bas une sorte de soleil une sorte de lueur - dans les allées l'on devinait des ombres et peut-être bien celles de nous et celles d'avant encore dans les sous-bois liées à chercher une fuite, la passée d'un visage (s'il n'y avait eu que nous, nous aurions emprunté la contre-allée pour nous longer un temps et gagner les clairières).