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Traverser (v.4)

Qu’il suffirait de traverser la ville, le monde derrière, et prendre pour ça des trains comme au hasard, les yeux fermés, sans réfléchir, dans des gares de plus en plus étranges, lointaines, et vides à mesure de toi, jusqu'à descendre parfois à des arrêts où rien n'indiquait une présence humaine, pas un signal, pas une bâtisse, seulement une route filant par là et puis par là, et là descendre encore moulu, poser ton sac, laisser partir le convoi, te retourner, ne voir rien, n'entendre rien que la ferraille des wagons qui s'éloignait, et puis le vent, et que ça serait tout ?