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Foin des classiques

Foin des classiques de tout de vous et puis de nous des livres de demain et puis de ceux d'hier disaient ceux qui marchaient dans les allées lissées des grandes villes vides ceux qui marchaient de jour et puis aussi de nuit et qui ne savaient pas où ils pouvaient aller fuyant ce qui venait des montagnes noires là-bas ou de la plaine rase ou même des océans et même d'eux en-dedans et n'ayant plus souvenirs de leurs vies douces d'avant et n'ayant pas espoirs pour leurs vies douces d'après et alignant les pas les nuits et les réveils dans des maisons pillées qu'ils pillaient à leur tour laissant derrière seulement dans les chambres retournées sur des matelas sales la trace de leurs corps l'écho de leurs silences ce que nous soupçonnions de ce qu'ils avaient vu en lieu de leurs cauchemars nous qui marchions aussi dans le désastre de nous l'agonie des humus l'écheveau des chemins ce qui finalement n'était qu'histoires de fous à conter aux idiots que nous étions toujours à croire que nous savions nous qui ne savions rien que marcher dans les rues que nous avions vidées et vidées de nous-mêmes.