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Coteaux

C'était chemins sous-bois routes et vignes et dans ces vignes sarments tordus torturés épuisés couturés de partout et dans ces vignes aussi maisons de temps à autre maisons dont certaines vides abandonnées oubliées de tous de tout temps aux portes arrachées aux volets défoncés aux murs déjà atteints rongés où l'on pouvait entrer se glisser doucement et puis errer de pièce en pièce en regardant les papiers peints que le temps décollait et puis la pluie lorsqu'elle passait par les toits défoncés puis sur le sol des traces de pas d'autres que moi et dans les coins des détritus meubles brisés branches pourries pierres et plastiques déchiquetés et puis encore quelques cuisines aux pierres à eau fendues de gel ou de coups lâches et puis toujours un escalier dans la terre rentrant et puis des caves où l'on ne voit goutte et de la mousse et puis de l'eau et puis des bouteilles brisées et puis parfois mais rarement quelques photos que les jours ont mâchées que l'on regarde et l'on pose de peur de remuer le ciel.

C'était tout cela.
Et c'était moi.