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Crépuscule (1)

... jusqu'à ce que nos vies se soient terminées là, dans le silence des traces laissées sur l'herbe, à même la rosée et la poussière, dans cette absence qui laissait deviner ce que nul mot n'avait pu dire - les gestes encore, le vide de nos maisons, quelques rochers comme disposés à charge de message mais rien, vraiment qui puisse être lu dans la lente avancée des nuits, des jours qui passeraient sans nous à présent inutiles, et vains, et oubliés de tous et même de nous-mêmes, c'est dire, et même de nous qui avions désirés tellement longtemps que nos histoires au moins fassent légendes jusqu'à comprendre que nous n'étions plus rien, vraiment plus rien, que murmures dans le vent et inutiles oiseaux à l'escalade des cieux et arbres immenses où bruissaient pour l'éternité des abeilles folles et sourdes et sans mémoire.