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Migraine

On ouvrait son crâne à la massette et au burin très fin en suivant les lignes tracées au préalable à même la peau rasée, on levait sa calotte osseuse, on arrivait à sa masse cérébrale sur laquelle on repérait les zones calcifiées à l'origine des douleurs vrillant toute la journée et finissant par rendre quasi fou, on grattait ce qu'on pouvait en emportant parfois quelques fragments de chair grise et molle, on cautérisait les éventuels saignements au fer rouge, on refermait le tout puis l'on badigeonnait la plaie avec un mélange de gras et d'herbes pilées, on allait se regarder dans la glace et l'on caressait du bout des doigts les zones où la peau à peine refermée rejointe à l'aide de points grossiers ferait une cicatrice de plus cependant que déjà la douleur à l'intérieur commençait à rebattre son rythme entêtant et qu'on savait qu'il faudrait bientôt remettre ça, s'ouvrir soi-même, s'ouvrir encore.