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Fonte

... jusqu'à ce que fondent nos faces et nos yeux et nos lèvres et que tout s'en aille liquéfié par le vent et la pluie et ces ruissellements dont on sentait qu'ils venaient du dedans et qu'ils creusaient sous le glacier de nos visages ces failles par où finirait par s'engouffrer la taupe du temps, jusqu'à ce que nos masques s'effritent au point que tout le monde voyait ce que nous étions réellement, de misérables solitudes, des murets ne tenant plus que par miracle et habitude, des sortes de prisonniers des contes qu'ils avaient entrepris de raconter eux-mêmes et dont ils ne trouvaient plus le point final.

Sculpture d’Olivier de Sagazan