Ban

La limite du ban franchie, on s'enfonçait le long des champs vers les bois qui encerclaient la vallée le village qui faisaient tout autour une sorte de ceinture nous protégeant des autres de l'extérieur du reste d'un monde dont nous ne connaissions pas réellement grand chose dont nous n'attendions rien que nous n'irions jamais explorer qui viendrait cependant de temps à autre de siècle en siècle à nous dans son fracas de guerre de cavaliers de véhicules blindés nous bousculant nous violant nous étripant laissant derrière décombres et cendres et larmes et enfants sans pères sans rien que l'on reconnaissait à ce qu'ils étaient bien les seuls parfois à dépasser la ligne invisible au-delà de laquelle commençait l'inconnu – nous les laissions partir pas réellements des nôtres et quand ils entraient dans les bois c'était pour n'en ressortir jamais en tous les cas pas de ce côté-ci.