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Esplanade aube

Marchant vers les bureaux là-haut perchés vitrés ouverts la vue était vertigineuse lorsque l'on s'appuyait sur les parois rien ne semblait pouvoir nous empêcher de choir mais là c'était encore la terre dessous mes pieds enfin la terre disons le sol et des pavés, j'ai bifurqué vers le gazon pour être encore un peu vivant l'herbe poussait drue serrée entre des sortes de mailles de béton qu'était-ce donc que cela mais je sentais son élastique résistance amie rien de violent juste une sorte de présence presque vivante troublante cela m'a fait penser au ventre d'un animal géant sur lequel j'aurais piétiné il n'y avait encore presque aucun bruit que moi allant et respirant le parfum si léger mais qui allait monter des tilleuls dont les fleurs commençaient à jaillir. Ralentissant je suis passé dessous un montage de bois d'acier de câble comment déjà une pergola qui longeait tout un côté de cette esplanade et je voyais passant dessous de la glycine des roses je ne sais quoi encore qui avalait toute la structure et j'ai pensé qu'un jour il n'y aurait plus rien à voir qu'une cascade de fleurs engloutissant ce monde-là d'acier de câble le bousculant le digérant n'en laissant rien qu'un vague souvenir des traces qui laisseraient supposer supposer quoi et une question au moins remontait en dedans mon ventre alors que je voyais le soleil se lever juste dans l'enfilade des arbres une question seulement combien de temps combien de temps ?

Insula dulcamara (non vérifié) dim 22/06/2008 - 11:53

Merci d'avoir accepté d'intégrer le lien au premier billet de mon tout récent blog à tes commentaires. Connaissant ton goût pour Claude Simon, je me permets, une fois de plus, d'attirer ton attention sur mon dernier post, consacré à l'oeuvre narrative de Didier-Georges Gabily, laquelle n'est pas sans affinités avec l'écriture de Claude Simon. A bientôt !